Sècheresse, inondation se succèdent depuis plusieurs années.

La sècheresse de cet été a laissé place à une période pluvieuse depuis plusieurs semaines. Contrairement à certaines régions où nous avons pu constater une remonté exceptionnelle des nappes, la nappe de Beauce est très loin d’avoir atteint le niveau dit « moyen ».

Ce qui se passe dans le Nord de la France et dans le Finistère, à quelques centaines de kilomètres seulement, pourrait nous arriver demain. Nous avons des bassins versants de plaine, c’est-à-dire relativement plat. Les cours d’eau ne présentent plus de sinuosité assez prononcée qui pourrait ralentir la vitesse et la montée d’eau, mais au contraire un tracé très rectiligne. Nous avons pu constater avec le temps, que la meilleure solution n’était pas d’évacuer l’eau au plus vite, mais qu’il y avait plus d’avantages à la garder sur place plus longtemps.

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A l’opposé des inondations au Nord de la France, des barrages de Villerest et de Naussac permettent d’atténuer les inondations et les assecs sur la Loire. Le barrage de Villerest, qui s’est retrouvé avec moins de 50 % de sa capacité a vu son taux de remplissage à 97 % grâce à ces dernières semaines pluvieuses, mais le barrage de Naussac n’a toujours pas dépassé les 29 % à ce jour. Ce faible taux de remplissage risque de poser des problèmes lors de l’été prochain.

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Entre le 22 octobre et le 17 décembre, soit quasiment deux mois, la nappe de Beauce (Centrale) n’est remontée seulement que de 11 cm. Elle atteignait lors de la dernière mesure 112,18 m (cote NGF) pour une moyenne estimée à 113,75 m (cote NGF). Nous avons pu observer que le cours d’eau de la Bionne, alimenté principalement par la nappe de Beauce (Centrale) n’était plus alimenté par la nappe dès lors que son niveau était en dessous de la « moyenne ».

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Le SIBCCA travaille depuis des années sur la remise en état des cours d’eau des bassins versants du Cens et de la Bionne, mais il reste encore beaucoup de travail pour rendre ces cours d’eau en bon état d’un point de vue hydrologique, passage piscicole et sédimentaire, biodiversité, qualité d’eau et inondation.

Les travaux réalisés sur la partie aval de la Bionne ont permis de diminuer les montées d’eau lors de grosses périodes pluvieuses. Mais le manque de débit des résurgences de la nappe de Beauce a accentué la période des assecs.

Pour palier au manque d’eau en période d’étiage et éviter les montées d’eau de plus en plus fréquentes et importantes, il nous faut restaurer les zones humides, les fossés, les noues, les mares, les zones d’expansion de crue. 

Les zones humides, les fossés, les noues, les mares, les zones d’expansion de crue avaient un rôle cruciale pour les cours d’eau : que ce soit pour l’écologie pour les inondations. Mais tout cela a disparu dans les années 60 lors du remembrement. Nous avons besoin de restaurer, de reconstruire ces zones, ces sites.

Le prochain programme de travaux (Contrat Territorial des Milieux Aquatiques) doit être opérationnel au premier semestre 2024 et pour une durée de 6 ans. Il se compose de travaux sur les cours d’eau, de restauration de zones humides qui permettront, nous l’espérons d’améliorer la vie de nos rivières et atténuer les assecs comme les inondations.

C’est grâce à ces zones tampons, ces zones humides, ces fossés, ces mares :

- que le réapprovisionnement de la nappe sera le plus efficient,

- que nous aurons une eau plus propre grâce à la végétation par leur pouvoir de filtration,

- que nous pourrons avoir des assecs moins prononcés,

- que nous pourrons atténuer les inondations,

- que nous pourrons approvisionner en eau la Loire plus longtemps en période d’étiage,

- que nous allons pouvoir retrouver des zones avec une biodiversité aujourd'hui disparue.

Et pour y arriver, nous avons besoin de travailler tous ensemble.