BREF HISTORIQUE
Les parcelles de Pont aux Moines, sont localisées entre le canal d’Orléans et le cours d’eau du Cens. Initialement pâturées, le propriétaire du moulin de Pont aux Moines et des parcelles a laissé le milieu évoluer naturellement (difficulté d’entretien).
En 2010 et 2011, le SIBCCA a mené plusieurs opérations sur le site avec l’accord du propriétaire :
- La restauration de la végétation de berges
- Le rétablissement de la continuité écologique sur 1 ouvrage
- La restauration d’une frayère à brochet.
Ces actions ont été réalisées dans le cadre du Contrat Restauration Entretien du Cens et de ses affluents 2010-2014, signé par le SIBCCA et l’Agence de L’eau Loire Bretagne.
Ces actions visaient à contribuer à l’atteinte du bon état écologique de la masse d’eau.
En 2015, le propriétaire du moulin souhaite vendre sa propriété. Il propose aux communes de Mardié et Chécy d’acquérir les prairies.
Les communes de Mardié et Chécy acquièrent ces parcelles, avec le financement de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne.
Le site présente une mosaïque de milieux (taillis, prairies humides, mares temporaires, ripisylve, forêt alluviale) qui en fait un site particulièrement intéressant pour la biodiversité. La situation à la confluence entre le Cens et le Canal d’Orléans favorise les inondations fréquente du site, permettant le développement d’espèces inféodées aux milieux humides mais participe également à réduire l’impact des inondations plus en aval.
Lors de l’élaboration de son second programme d’action sur le bassin versant du Cens, le SIBCCA inscrit plusieurs opérations de restauration sur le site.
En 2018-2019, Orléans Métropole, dans le cadre de son plan d’action pour la biodiversité, lance une étude visant la définition d’une stratégie d’inventaires de la biodiversité. Cette mission défini le site de Pont aux Moines comme secteur à enjeux et sélectionné pour faire l’objet d’un inventaire de biodiversité.
En 2018-2019, Loiret Nature Environnement est missionné pour réaliser cet inventaire.
Synthèse des conclusions de l’inventaire :
Le site de Pont-aux-Moines héberge une biodiversité intéressante, même s’il abrite relativement peu d’espèces patrimoniales. Le site est marqué par la complémentarité parfaite entre les boisements et l’élément aquatique.
Les cours d’eau et les zones humides abritent des insectes rares, la Couleuvre helvétique, le Martin-pêcheur et le Castor en plus de deux espèces de chauves-souris liées à la présence de l’eau.
Notons également la présence de l’Oreillard gris, une espèce de Chauve-souris d’intérêt communautaire, qui affectionne les milieux ouverts à semi-ouverts.
Plusieurs espèces d’insectes saproxyliques indicatrices de la qualité des boisements ont été recensées, ainsi que plusieurs espèces de pics, dont le Pic épeichette, liée aux boisements alluviaux de saules et peupliers.
C’est afin de préserver le peuplement de chauves-souris que des mesures de restauration de la « trame noire » ont été proposées. Il s’agit de ne pas leur nuire en adaptant l’éclairage, surtout le long du canal.
LE PROJET
RESTAURATION DE LA CONTINUITE ECOLOGIQUE ET RENATURATION DU LIT MINEUR DU CENS (SIBCCA)
Création de l’échancrure dans la rampe empierrée :
Les travaux visent à rétablir la continuité écologique : continuité piscicole, sédimentaire et libre écoulement des eaux.
Pour rendre le dispositif franchissable par la faune piscicole sur l’ensemble de la plage de débit et de le rendre plus transparent vis-à-vis de la continuité sédimentaire, la rampe actuelle doit être complètement reprofilé, par la création d’une échancrure en V dans la partie centrale de la rampe, soit un abaissement à l’amont de l’ouvrage de 46cm environ.
Les étapes de mise en œuvre :
Renaturation du lit mineur du Cens :
Sur l’ensemble du périmètre, le Cens présente
Afin de redynamiser les écoulements des banquettes seront créées en bordure de cours d’eau afin de réduire sa largeur par des opérations de déblai/remblai (terrassement).
Les travaux proposés visent à créer des banquettes dans le lit mineur actuel en utilisant les matériaux issus du retalutage des berges. La rive droite sera plus largement ouverte afin de faciliter la dynamique d’expansion de crue entre Cens et Canal d’Orléans.
Cela permettra à faibles débits de concentrer les écoulements sur une plus faible largeur et ainsi :
Dimensionnement des aménagements :
Afin de permettre la bonne diversification des écoulements et une reprise du caractère naturel du cours d’eau, il est nécessaire d’alterner la disposition des banquettes (rive droite / rive gauche).
Les banquettes présenteront une longueur comprise entre 15 et 25m et une largeur maximum de 3 à 3,5m.
Les longueurs et alternances des banquettes seront adapter selon des méandres et atterrissements naturels que présentera le cours d’eau au moment des travaux, notamment en amont de la rampe, après arasement et selon les contraintes rencontrées (végétation, accès…).
Les étapes et conditions de mise en œuvre :
Il est donné comme principe de maintenir un maximum de végétation en place.
Les arbres d’un diamètre supérieur à 20cm à supprimer seront traités par abatage direct ou par démontage si la situation l’impose. Les branches seront broyées sur place et les copeaux évacués. Le tronc et les grosses branches seront débités en tronçon de 4m puis évacués vers une plateforme de dépôt choisi au préalable.
Sur les zones de broussailles, la végétation sera broyée, soit à l’aide d’un broyeur forestier sur les secteurs qui en permette l’accès ou par une épareuse.
A la fin des travaux sur la végétation rivulaire, un nouveau passage du broyeur forestier permettra de nettoyer les derniers branchages.
Le retalutage des berges et la création des banquettes sera réalisé depuis l’aval du site en remontant vers l’amont. Cette intervention nécessitera la mise en place de 2 points de franchissement temporaire de la rivière, le premier entre le parc communal et les prairies humides (si pas d’accès possible depuis le chemin de halage du Canal d’Orléans) et le second en amont de la rampe empierrée.
L’érosion de la berge en dessous de la buse d’évacuation d’eau pluviale sera consolider en liant les blocs existants avec du mortier et le mise en place de nouveaux blocs tant que nécessaire (avec réemploi des matériaux issu de l’arasement de la rampe).
Si nécessaire, un passage d’outils à dents sera effectué au préalable pour briser les mottes, niveler le terrain et remonter les racines. Un ramassage et une évacuation des éléments indésirables seront effectués en simultanée.
Un ensemencement des surfaces de terrassement sera réalisé avec un mélange de prairies à raison de 40g/m² avec filet et contre filet avec incorporation d’un amendement. La semence sera ensuite enfouie superficiellement et roulé. Un ré-ensemencement des surfaces malvenues sera réalisé.
Des jeunes plants d’hélophytes seront installées manuellement au pied des banquettes à raison de 3 plants/m linéaire.
AMELIORATION DES FONCTIONNALITES DES ZONES EN EAUX
Extension de la frayère à brochets
En 2010, le SIBCCA a aménager, dans le cadre de son premier programme de restauration, une frayère à brochet, sur la zone humides de Pont aux Moines. Après contrôle de sa fonctionnalité en 2014, il s’avère qu’elle est utilisée par le brochet pour la reproduction et que seule la surface est limitante.
Afin d’améliorer sa fonctionnalité, il est proposé d’étendre la surface par un abaissement du niveau du sol.
Les étapes de mise en œuvre :
Un marquage des arbres à supprimer sera réaliser avant intervention. Les arbres supprimés et embâcles seront retirés de la zone de frayère projetée à l’aide d’un engin. Le bois extrait sera broyé et évacué selon les besoins (utilisation pour le cheminement piétons ou hors zone de chantier). La végétation arbustive sera supprimée avec du petit matériel de motoculture (débroussailleuse et tronçonneuse) et évacuer de la zone.
La surface concernée est évaluée à 2 940m². Le terrain sera décaissé à l’aide d’une pelle mécanique (5T), sur une épaisseur moyenne de 40 à 50cm. Les déblais seront chargés et évacués à l’aide d’un dumper pour être réutilisés pour la création des banquettes ou évacuer hors du site.
Un ensemencement des surfaces de terrassement sera réalisé avec un mélange de prairies à raison de 40g/m² avec filet et contre filet avec incorporation d’un amendement. La semence sera ensuite enfouie superficiellement et roulé. Un ré-ensemencement des surfaces malvenues sera réalisé.
Amélioration de l’alimentation en eau de la zone humide
En l’état actuelle, la zone en eau est alimentée majoritairement par la nappe d’accompagnement de la rivière. Afin d’améliorer son alimentation en eau, il est proposé d’abaisser le niveau de la berge d’environ 40cm et de créer une dépression jusqu’à la zone fréquemment inondée, en connexion avec la zone en eau, sur une surface d’environ 150m². Les remblais seront déplacés à l’aide d’un dumper et évacué du site si besoin par camion 6x4 vers une zone de stockage défini par le SIBCCA.
RESTAURATION DES PRAIRIES HUMIDES ET GESTION DES BOISEMENTS
Les prairies entre Cens et Canal du site de Pont aux Moines se colonisent progressivement par des boisements de frênes depuis l’abandon de l’entretien par fauche ou pâturage.
Un inventaire de biodiversité du site a été réalisé par Loiret Nature Environnement en 2018-2019 et pour maintenir les espèces inféodées aux milieux prairiaux humides, il était recommandé de réduire la surface des boisements.
Ainsi, le projet propose plusieurs interventions, pour à la fois adapter la technique proposé à l’état actuel du site, mais également avoir un retour d’expérience sur ces diverses interventions assez peu employées sur ce type d’espace.
Traitement des différents boisements :
PERIMETRE 1
Sur ce périmètre la frênaie est plus ancienne et les arbres ont un diamètre plus important qui pourrait être exploité en bois de chauffage. L’exploitation d’une partie de ce périmètre est confiée au CFA de Bellegarde afin de proposer un support de formation aux apprentis forestiers et minimiser le coût d’intervention (environ 2500m²).
Les 5000m² restant seront réalisé par l’entreprise J.RICHARD
Les arbres seront abattus au fur et à mesure. Les branches seront laissées sur place (en andins), et les troncs débités en tronçons (2,40m ou 4m selon technique de débardage prévu : traction animale ou mécanique) puis débardés vers l’espace de loisirs en rive gauche. Les arbres de plus gros diamètres seront conservés sur pied.
Sur le périmètre traité manuellement, une partie des branchages sera stockée en lisière des boisements restant pour favoriser le développement de la lisière et dans le sous-bois « Canal d’Orléans ». Une autre partie sera mise en andin sur le circuit de promenade envisagé au nord de la parcelle (parallèle au chemin de halage du Canal d’Orléans) puis broyé à l’aide d’un broyeur forestier ou d’un rotobroyeur.
En cas de volume trop important pour un traitement sur place, une évacuation pourra être envisagée.
Ce traitement doit permettre de maintenir la structure du sol actuelle qui présente une végétation herbacée déjà bien constituée et adaptée au site. Un ensemencement naturel par la végétation présente sur place est privilégié.
PERIMETRE 2
La végétation en place sera broyée mécaniquement sur pied pour être réduites à l’état de fragments biodégradables.
Les arbres d’un diamètre supérieur à 30cm environ seront conservés pour recréer un milieu similaire aux prairies avoisinantes.
Les souches seront ensuite rognées jusqu’à 40cm en dessous du niveau du sol à l’aide d’un broyeur négatif. Ce dernier permet de broyer également le système racinaire superficielle. Cette intervention permet d’incorporer le broyat obtenu précédemment au sol.
Ce traitement est retenu sur ce périmètre puisque la végétation herbacée de sous-bois est quasi-inexistante. Il permettra de mesurer l’impact du broyage de souche de frêne par rapport aux périmètres où elles auront été conservées.
PERIMETRE 3
La végétation en place sera broyée mécaniquement sur pied pour être réduite à l’état de fragments biodégradables. Les matériaux issus du broyage seront laissés sur place (l’enrichissement du sol sera toléré sur ce périmètre).
Les arbres d’un diamètre supérieur à 30cm environ seront conservés pour recréer un milieu similaire aux prairies avoisinantes.
Un ensemencement naturel par la végétation présente sur place est privilégié. En cas de repousse limitée, il pourra être procéder à une fauche des prairies et une répartition du foin sur la surface lors de la période de dissémination des graines l’année suivante (juin/juillet).
PERIMETRE 4
A l’extrême Ouest du site (au-delà de la zone en eau), l’espace a vocation à être une zone refuge où l’accès au public sera interdit. En l’absence d’entretien, les bosquets de frênes étendent leur surface d’année en année, et conduisent à terme à la fermeture du milieu et à la disparition des zones ouvertes de prairies. Afin de maintenir la mosaïque de milieux sur cet espace refuge, il sera procédé au broyage mécanique (broyeur forestier) des pourtours des bosquets existant, sur une largeur comprise entre 5 et 8m (jusqu’à retrouver les limites des bosquets de 2015, date de l’abandon de l’entretien).
Les espaces ouverts sont colonisés par des pruneliers et la ronce. Afin de limiter la fermeture progressive de ces milieux un passage de broyeur forestier ou broyeur à plat de 2,40m sera réalisé sur l’ensemble de ces surfaces.
Entretien ultérieur des boisements supprimés (16 500m²) :
2 campagnes d’entretien ont été intégrées au projet pour limiter le rejet des souches (1 campagne par an).
Elles seront réalisées par le passage d’un broyeur forestier et ou broyeur à plat, fin septembre afin de permettre une dissémination des graines sur le site avant le passage des engins.
L’accès pour cet entretien est à prévoir par le chemin de halage du Canal d’Orléans (conventionnement avec le CD45 à faire).